Films
Les petits gars de la campagne-2015
Un film d’Arnaud BRUGUIER, 2014, 80 min
En cinquante ans, l’agriculture française a changé du tout au tout. Une transformation radicale inédite dans l’histoire qui entraîna de profondes mutations économiques, sociales et environnementales.
Derrière cette révolution restée silencieuse, il y a la PAC, la Politique Agricole Commune dont tout le monde a entendu parlé sans la connaître vraiment. Elle a pourtant bouleversé la vie de millions d’individus en modelant leur alimentation, leurs paysages, leur quotidien.
“Les petits gars de la campagne” plonge au coeur de cette volonté politique initiée à l’échelle européenne il y a 60 ans, avec l’ambition de contribuer à remettre l’agriculture au coeur d’un débat public dont elle a été écartée pendant trop longtemps.
Le mystère de la disparition des abeilles
Un film de Mark Daniels, 2010, 90 min
Des ruches désertées. À l’extérieur, pas de cadavres. À l’intérieur une reine en bonne santé, des larves viables et une poignée de jeunes ouvrières affaiblies. Mais nulle trace des ouvrières. C’est le syndrome d’effondrement des colonies, un mal foudroyant qui décime les colonies d’abeilles par centaines de milliers depuis 2006. Cette situation d’urgence menace de précipiter un peu plus le déclin inexorable des abeilles. Elles constituent un rouage irremplaçable de notre agriculture. Sans abeille, pas de pollinisation des fleurs, et sans pollinisation, pas de fruits ni de légumes.
Contrainte de trouver une solution, l’humanité est confrontée à un problème aux ramifications multiples et entrecroisées, que le film de Mark Daniels décortique point par point. Il plante ainsi sa caméra dans les gigantesques champs d’amandiers de Californie, dont le poids dans l’économie locale entraîne les agriculteurs dans une perpétuelle fuite en avant. En manque d’abeilles en 2005, ils en importent en masse d’Australie; un an plus tard, le syndrome d’effondrement des colonies apparaît. Saturant leurs plantations de pesticides, obligeant des milliards d’abeilles à des transhumances éreintantes, remplaçant fréquemment leurs reines, ils jouent aux apprentis-sorciers de la biologie.
Aujourd’hui, les études scientifiques ont prouvé que nous devons faire face à une multiplicité de facteurs. Mais récemment, de nouvelles recherches ont révélé que les interactions entre ces différents facteurs amplifient fortement leurs effets. Impossible, par exemple, d’incriminer les seuls pesticides comme dans les années 1990. En revanche, combinés à un virus, ou à un champignon, les effets de ces produits pourraient être multipliés. Est-ce là la réponse à l’énigme ?
L’urgence de ralentir-2015
Un film de Philippe Borrel, 2014, 85 min
Aux quatre coins de la planète des citoyens refusent de se soumettre aux diktats de l’urgence et de l’immédiateté, pour redonner sens au temps. En Europe, aux États-Unis, en Amérique Latine ou encore en Inde, Philippe Borrel est allé à la découverte d’initiatives, individuelles et collectives, qui proposent des alternatives basées sur d’autres paradigmes.
“Course suicidaire et inconsciente”, selon Edgar Morin, l’accélération financière et technologique, déconnectée du rythme de l’homme, mène notre système à l’épuisement et vers des catastrophes tout à la fois écologiques, économiques et sociales. Mais alors que des algorithmes accentuent de manière exponentielle la spéculation financière hors de tout contrôle, aux quatre coins de la planète des citoyens refusent de se soumettre aux diktats de l’urgence et de l’immédiateté, pour redonner sens au temps. En Europe, aux États-Unis, en Amérique Latine ou encore en Inde, Philippe Borrel (Un monde sans humains ?) est allé à la découverte de ces initiatives, individuelles et collectives, qui proposent des alternatives basées sur d’autres paradigmes.
Reprendre le contrôle
Au Rajasthan, le Barefoot College fondé par Bunker Roy recrute des femmes de milieux ruraux pour les former à l’ingénierie solaire ; les villes de Romans-sur-Isère et de Bristol ont mis en place une monnaie locale pour résister à la toute-puissance des banques ; à Ithaca, au nord de New York, des coopératives font leur preuve pour relocaliser l’économie… À rebours du “train fou” du modèle dominant, ces alternatives citoyennes, qui rejoignent les analyses de philosophes, sociologues, économistes et scientifiques, pourraient bien être les pionnières du monde de demain. Autant de gestes qui remettent l’homme au cœur du système.
L’espace d’un homme
Un film de Hervé Nisic, 2010, 52 min
Portrait d’Alexander Grothendieck, un des plus grands mathématiciens contemporains. Génie absolu, homme sans concession, Grothendieck est l’un des premiers écologistes politiques en France. Il a organisé son retrait de la communauté des hommes, et cependant l’oublier est impossible, tant il a refondé les mathématiques et placé haut son exigence pour l’homme.
Médaille Fields en 1966, il refusa le prix Crafoord en 1988 : « Accepter d’entrer dans le jeu des prix et récompenses serait aussi donner ma caution à un esprit et à une évolution, dans le monde scientifique, que je reconnais comme profondément malsains, et d’ailleurs condamnés à disparaître à brève échéance ».
La malédiction du gaz de schiste
Un film de Lech Kowalski, 2012, 83 min
Zamosc, en Pologne orientale : au hasard d’un tournage dans cette région rurale, Lech Kowalski rencontre en 2009 des paysans sur les terres desquels de grandes firmes américaines ont commencé à prospecter pour extraire du gaz de schiste. Fissures dans les murs des fermes, pollution des eaux, bulldozers investissant des champs à quelques dizaines de mètres des habitations… Les villageois sont inquiets. Or cette situation locale n’a rien d’anecdotique et témoigne d’un phénomène qui menace aujourd’hui toute la planète. Bradford County, aux États-Unis, est au gaz de schiste ce que l’Arabie Saoudite est au pétrole. Mais on est loin de l’image idyllique d’une “énergie non conventionnelle” propre et d’exploitation aisée que veulent donner les industriels. Dans ce petit comté du nord-est des États-Unis, le réalisateur filme des paysages dévastés et l’épuisement physique et psychologique des habitants…
Combat inégal
Cinéaste underground, passionné par les groupes à la marge (les SDF dans Rock soup, les punks dans Born to lose) et les grandes tragédies de l’histoire européenne (Hitler’s highway), Lech Kowalski s’aventure ici dans les profondeurs de la campagne polonaise. Il dépeint le combat inégal de petites gens victimes de contrats léonins, pour la sauvegarde de leurs villages, de leurs maisons, de leurs exploitations agricoles, de leur eau et de leur santé – et qui remportent quelques victoires inattendues. L’enjeu est de taille : la Pologne voit dans cette énergie nouvelle une promesse d’indépendance vis-à-vis du gaz russe. À l’instar du travail d’investigation entrepris il y a deux ans aux États-Unis par Josh Fox dans Gasland, ce documentaire constitue une mine d’informations sur les pratiques des compagnies de forage et sur les conséquences de cette exploitation sur la vie quotidienne des Européens.
La tour née des potagers
Une série de courts-métrages/émissions de Diane Giorgis et Virginie Colomb, 2013
Selon la FAO, l’agriculture urbaine se réfère à des petites surfaces (par exemple, terrains vagues, jardins, vergers, balcons, récipients divers) utilisées en ville pour cultiver quelques plantes et élever de petits animaux et des vaches laitières en vue de la consommation du ménage ou des ventes de proximité. Il s’agirait donc d’une agriculture à majorité non professionnelle, de petite échelle et n’ayant pas pour but de vendre la production mais plutôt de la consommer.
Les porteuses du projet “La tour née des potagers” quant à elles ont choisi de la définir de la manière suivante : “toute activité agricole, professionnelle ou non, ayant un impact direct ou indirect sur les populations urbaines. Cette définition prend compte les différentes formes d’agriculture urbaine autour du monde, ainsi que les différentes composantes de cette agriculture.”
Cette série courts-métrages a pour but de dégager leurs similitudes et leurs différences, ainsi que les logiques de fonctionnement pour tenter de montrer que l’agriculture urbaine a un rôle à jouer pour la souveraineté alimentaire.
Mauvaises ondes
Un film de Sophie Le Gall, 2011, 85 min
Elles sont inodores et invisibles, pourtant les ondes électromagnétiques sont partout. Micro-ondes, wifi, téléphones mobiles…
Les technologies sans fil ont envahi notre quotidien. Jamais dans l’histoire de l’humanité, une industrie ne s’était déployée aussi vite. En France, 64 millions de téléphones portables sont en activité, utilisés par des adultes, mais aussi des adolescents ou même des enfants.
Cette nouvelle mobilité, malgré ses aspects pratiques, s’appuie sur une technologie, les micro-ondes que de plus en plus de chercheurs estiment nocives.
L’État, devant l’inquiétude grandissante des citoyens, édicte des normes. Mais protègent-elles réellement notre santé ? Les scientifiques s’affrontent à coup d’études contradictoires.
Mais lorsque les résultats auxquels ils parviennent sont inquiétants, il semblerait que les chercheurs soient discrédités et que le financement de leur recherche soit plus difficile à obtenir.
Reste une question cruciale : les ondes sont-elles dangereuses pour la santé ? Sophie Le Gall tente à son tour d’identifier le danger lié à l’utilisation croissante de ces technologies.
(suite…)